LA MAIRIE EST OUVERTE
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Tiers-lieu : le grand projet devient réalité
Lors de la cérémonie des voeux en mairie
Le maire Philippe Gontier a présenté ses vœux à la population le samedi 11 janvier. A cette occasion, il a remercié tous ceux qui contribuent au bon fonctionnement de la société locale avant de présenter des perspectives d’investissement pour 2025. En voici les principaux éléments du discours :
“C’est avec un immense plaisir que je m’adresse à vous en ce début d’année 2025. Notre village de 123 âmes est comme une grande famille où chacun apporte sa pierre à l’édifice. Je tiens, tout d’abord, à remercier chaleureusement l’ensemble du conseil municipal et mes adjoints pour leur engagement sans faille. Leur dévouement fait vivre notre démocratie locale au quotidien. Félicitations et merci aux employés municipaux pour le travail de qualité qu’ils effectuent au quotidien.
“J’adresse un grand merci également aux bénévoles de l’association “Culture & Animations” qui, tel des chefs d’orchestre de la convivialité, organisent nos moments festifs et culturels tout au long de l’année. Et, comment ne pas saluer nos précieux bénévoles de la bibliothèque qui, semaine après semaine, font de ce lieu, bien plus qu’un simple endroit où emprunter des livres, un véritable foyer de rencontres et d’échanges.
“2024 a été une année de transition, marquée par notre volonté d’économiser pour notre grand projet de tiers-lieu. Néanmoins, nous avons maintenu l’entretien essentiel de notre voirie. Nous avons veillé sur notre patrimoine. Nous avons effectué des travaux sur les chemins de Chaboudèche et de la Fontaine, la calade des Escoumbettes, les joints du mur du pont de Chabrolières, en lien avec la mairie de Planzolles, réparé le mur sur le chemin du Libre ; nous sommes intervenus sur le chemin du Gral, la piste d’Estivajol, le chemin du Graméjo, les fossés de la desserte du Champmas… et nous avons réalisé une barrière fixe pour sécuriser l’environnement du logement communal au-dessus de la salle polyvalente. Par ailleurs, les caprices de la météo, avec plus de 2000 mm de pluie en 2024, ont causé quelques dégâts, notamment des effondrements de mur. Nous avons d’ores et déjà déposé des demandes de subvention pour les réparer en 2025.
“Durant l’année 2024, vous avez pu voir avancer les travaux de pose de la fibre optique pour accueillir les nouveaux modes de communication ; ceux-ci prendront fin en 2025. “Ardèche-Drôme Numérique” (ADN) avait exclu plusieurs hameaux du bénéfice de la fibre en raison d’un cout d’élagage ou de pose trop important, en particulier les hameaux du Colombier et de la Pierre plantée / Les Escouleyres. Il s’agissait d’une situation très injuste : grâce à la forte mobilisation des habitants, au chantier de débroussaillage solidaire, ADN a accepté de réintégrer ces trois hameaux. Un grand bravo pour la participation des habitants et la solidarité qui ont permis d’aboutir dans ce dossier.
“L’année 2025 marquera une étape majeure pour notre commune avec la création de notre tiers-lieu qui a pris du retard. Les financeurs ont tardé à nous répondre ; ce qui a nécessité beaucoup de relances de notre part en 2024. Ce projet transformera le cœur de notre village. Au-delà d’une simple rénovation, c’est un véritable espace de vie citoyenne que nous allons créer ensemble.
La bibliothèque sera entièrement repensée et modernisée pour devenir un lieu encore plus accueillant, propice aux échanges et à la découverte. La mairie bénéficiera également d’une restructuration complète avec un accueil plus fonctionnel et des bureaux adaptés aux besoins actuels.
Ce tiers-lieu sera aussi un formidable outil pour développer les activités associatives de notre village. Je pense notamment au yoga qui, avec ses 12 participantes régulières, prouve qu’il existe une vraie demande pour des activités de bien-être, même dans notre petit village. Le tennis de table et l’Abrikili, bistrot associatif, trouveront également des conditions idéales pour s’épanouir et attirer de nouveaux participants. Ce nouvel espace facilitera le développement des actions de l’association”Culture & Animation”.
“Ce projet ambitieux n’est pas qu’une simple rénovation de bâtiment, c’est la création d’un véritable lieu de vie intergénérationnel où chacun pourra trouver sa place, proposer des activités, partager ses passions ou simplement se retrouver pour échanger. C’est un investissement pour l’avenir qui renforcera encore davantage le lien social qui fait la force de notre commune.
“Par ailleurs, la sécurité de notre village et de ses habitants est une priorité absolue. C’est pourquoi nous allons finaliser en 2025 notre Plan Communal de Sauvegarde, un document stratégique qui définira l’organisation nécessaire à la protection de la population, notamment face au risque incendie qui touche particulièrement notre territoire. Ce plan identifiera les zones vulnérables, établira les procédures d’alerte et d’évacuation, et coordonnera l’action de la mairie avec les secours. Pour que ce plan soit efficace et adapté à notre réalité locale, nous organiserons plusieurs réunions publiques au cours de l’année. Votre participation sera précieuse car vous connaissez mieux que quiconque les spécificités de notre territoire.
“Enfin, la communauté de commune du Pays Beaume-Drobie fête cette année ses 30 ans. Notre commune s’inscrit pleinement dans la dynamique intercommunale avec : la rénovation de l’ancien collège renommé “Le Trait d’Union” à Joyeuse qui accueille le pôle d’innovation des métiers d’art, la médiathèque , le musée numérique ainsi que l’école de cirque “L’art d’en faire” et l’école de musique, mais aussi la future voie douce reliant Lablachère à Joyeuse, l’aménagement d’un accueil cycliste à Faugères ainsi qu’un temps fort du mois de la créativité, également à Faugères, sur le thème du cirque, en avril prochain. Notre commune a aussi participé au financement de la piste a bosse, dite “pumptrak” de Lablachère, situé à coté de la maison de l’enfance, qui rencontre un vif succès auprès des enfants et des jeunes du territoire.
“Si notre village bénéficie d’un cadre de vie privilégié, nous ne pouvons ignorer le contexte dans lequel nous évoluons : montée des injustices sociales, pouvoir d’achat en berne, crise démocratique dans notre pays, mais aussi changement climatique, perte de la biodiversité et guerres dans le monde. Nous pouvons agir, nous devons changer notre manière de consommer, moins gaspiller, économiser l’eau et l’énergie pour améliorer notre qualité de vie . Nous devons également nourrir notre esprit de solidarité et notre art de vivre ensemble.
“Pour terminer sur une note légère, permettez-moi de vous dire qu’à Faugères, nous ne sommes peut-être que 123, mais le nombre d’enfants et de jeunes à fortement augmenté ces dernières années, ils sont notre avenir et notre énergie pour construire de nouveaux projets ! Je vous souhaite une année 2025 scintillante comme notre ciel étoilé bientôt labellisé, chaleureuse comme nos habitants et riche en moments partagés. Très bonne année à toutes et à tous !”
Image hivernale…
L’église fortifiée dévoile l’astre lunaire à travers les fenêtres du clocher, à la place réservée pour une hypothétique quatrième cloche ! (photo : Patrick Pichot)
Un petit peuple au millénaire d’histoire…
Paysage faugérois, signé de l’artiste Thom (2012)
Nous pourrions vous dire que la commune de Faugères est parmi les plus belles, qu’elle cumule de nombreux atouts et que vous avez tout intérêt à la choisir pour y vivre ou pour y passer un séjour de vacances. Mais pratiquement toutes les communes de France vous diront, en ce cas, la même chose ! Nous vous proposons finalement une focale différente, celle des constats qui font notre singularité, sans lieu commun ni faux-fuyant ?
Le territoire de Faugères est situé dans le sud de la France, plus précisément sur le piémont des Cévennes ardéchoises. Cela se caractérise par une diversité de paysages et de roches – le support géologique étant à base de schistes, de grés ou de marnes – avec des espaces en collines et en vallées plus ou moins évasées, en forme de cirque naturel parfois.
Le Faugères contemporain rassemble une centaine d’habitants dispersés dans trois villages, quelques hameaux et d’anciens mas épars, tout cela sur une surface de 600 ha (6 km²), soit une densité de population de 16 hab/km² (contre 100 hab/km² en France). Mais Faugères est riche d’un millénaire d’histoire…
Avant même les temps historiques, la présence humaine est attestée ici dès la période néolithique (- 5000 à – 2000) avec un menhir, une pierre plantée verticalement, destinée sans doute à la manifestation de pratiques mystiques. Or, les menhirs sont rarissimes en Ardèche ! La suite – attestée – se déroule quelques 3000 ans plus tard. En effet, la petite « principauté » faugéroise émerge dans les textes à la veille de l’an 1000 lors d’une donation d’un domaine rural à un ordre monastique par un dignitaire carolingien. Puis nous retrouvons la « nécessaire » protection de Pierre II, roi d’Aragon, comte de Barcelone et du Gévaudan, mais aussi les troubles de la guerre de Cent ans et des guerres de religion, avant que ne s’applique les principes de la Contre-réforme…
La modernisation économique du 19e siècle oublia quelque peu ce territoire, qui, paradoxalement, compta à cette époque une véritable surpopulation agraire (440 habitants en 1820, soit une densité de 75 hab./km²). Au début du Moyen-âge là se trouvait le cœur d’une seigneurie avec une vingtaine de mas agricoles répartis dans l’espace, exploitant vignes, champs, forêts et toutes dépendances, soit environ 120 ha de cultures, plus de la moitié de cet espace étant aujourd’hui constitué de couverts forestiers.
Après un exode continu tout au long du 20e siècle, ce depuis la première guerre mondiale, le renouveau semble émerger en ce début de 21e siècle avec une espérance, celle du retour à la nature durable !
J.P. Alvéry
