Le climat

L’observation météorologique… 2022, année sèche et chaude

La décennie 2020 est marquée par une constante, avec une moyenne de pluviométrie aux environs de 1200 mm annuels, contre une moyenne de près de 1400 mm sur les 25 années précédentes. De plus, en 2022, seuls trois mois ont été excédentaires par rapport à leur moyenne mensuelle sur l’ensemble de la période 1995/2022 : février, avril et novembre. Trois mois ont été à l’équilibre : juin, septembre et décembre. Ce qui laisse six mois marqués par des déficits, parfois importants, atteignant en particulier les 100 mm en janvier où il n’y a pas eu de pluie, une première dans l’histoire récente. De plus, ce mois de janvier a été le marqueur d’une période de trois mois déficitaires en continu : le manque de pluie sur novembre/décembre 2021 et janvier 2022 a dépassé les 400 mm.

Enfin, la période estivale a été marquée, elle aussi, par un déficit saisonnier. S’il n’était que de 60 mm en juillet/août 2022, il a atteint un niveau révélateur de 150 mm sur six mois, de mai à septembre. Sans tirer de conclusion hâtive, nous semblons assister à un double-phénomène : un déficit annuel de l’ordre de 200 mm (qui peut être contredit par une ou plusieurs années nettement pluvieuses dans la décennie) et une concentration des pluies abondantes sur de courtes périodes. A corréler avec le constat sur les températures qui suit, où la hausse en 2022 a été particulièrement probante, dans une dynamique de hausse annuelle permanente depuis 15 ans… La tendance est bien celle des sécheresses à répétition !

Côté températures justement, environ 30.000 relevés sont réalisés chaque mois. Cela donne une moyenne de 1.000 relevés quotidiens. Nous constatons tout d’abord, grâce à l’ensemble de ces mesures, que la moyenne annuelle traduit un réchauffement tendanciel de 1,6 °C sur 15 ans, malgré des différences notables d’une année sur l’autre. Ainsi, 2022 est nettement plus forte que 2021 : 1.83°C de différence, alors que les cinq années précédentes étaient autour de la moyenne annuelle.

Les graphes suivants donnent un faisceau mois par mois, et année après année, de la tendance saisonnière. Ainsi, les températures moyennes s’établissent sur un faisceau plus ou moins large autour de 5 à 6°C. Le spectre s’élargit s’agissant des minimales : il va de 5,2 à 10,6°C de différence, avec une pointe marquée en février à plus de 12°C de différence entre années « chaudes » et « froides ». Deux millésimes sont particulièrement frappant avec des températures en-dessous de – 10° C : – 11.1 en 2012 et – 10.6 en 2018. C’est ce qu’on appelle des anomalies à la constante. Inversement, le ratio des minimales est plus réduit en juillet : seulement 3,9 °C. Pour les maximales, le spectre va de 5,4 à 9.6°C de différence, avec une pointe en juin à 11°C de variation.

La tendance saisonnière du début de l’année 2022

Dés le début de l’année 2022, nous étions effectivement en année sèche. Notamment, le mois de janvier a été d’un très bas niveau puisqu’il n’a enregistré que 2 mm de pluie arrosant notre zone, succédant à deux mois (en fin d’année 2021) déficitaires.

La courbe verte est celle de la moyenne mensuelle au cours des 28 années écoulées. Et là, c’est le mois de mai qui se traduit par un véritable déficit, ce dernier mois manifestant un manque de précipitations de près de 250 mm. Toutefois, il n’est pris effectivement en compte qu’un demi-mois… Il faudra donc vérifier que mai complet n’inverse pas la tendance, mais cela ne semble pas en prendre la direction…

Le référent communal : Günter GLOTH

Günter Gloth

Passionné de météorologie, Günter Gloth collabore depuis 2014 avec Météo-France, en tant que correspondant effectuant des relevés de précipitations, de températures et observant tout phénomène climatologique. Pour cela, il dispose d’une station météo équipée de multiples capteurs sur sa terrasse-jardin. En nous confiant ses données, il permet la restitution publique des paramètres relatifs aux phénomènes naturels constatés sur le piémont cévenol ardéchois. D’une famille de passionnés, il a mis son frère, agent au service météorologique allemand lorsqu’il était en activité, à contribution : celui-ci l’a pourvu d’un anémomètre pour vérifier la vitesse du vent, d’un hygromètre afin de déterminer le taux d’humidité… Mais la technique ne vaut qu’en fonction de sa maîtrise et n’exclut surtout pas l’appréciation humaine : comme les anciens, il observe la voûte céleste pour en déterminer la nébulosité (sur une échelle de 1 à 8). Il précise : « Une technologie hyper-sophistiquée, c’est bien, mais l’œil humain sera toujours indispensable ! »
La thermométrie est le domaine de la physique qui concerne la mesure de la température. Parmi les grandeurs physiques, la température est l’une des plus délicates à mesurer de façon rigoureuse. D’où le recours à des capteurs automatiques…
Quant à la pluviométrie, la méthode de relève accepte des versions plus artisanales mais exige également de la rigueur. La pluviométrie est l’évaluation quantitative des précipitations, de leur nature (pluie, neige, grésil, brouillard) et leur distribution.


Réchauffement climatique : les impacts sur l’agriculture locale

Consultez l'étude de la chambre d'agriculture sur l'impact du réchauffement climatique

La Chambre d’agriculture de l’Ardèche a récemment restitué aux élus des communes l’étude sur le climat en Pays Beaume Drobie. Tour d’horizon des impacts du réchauffement climatique sur le territoire.
Cette étude, réalisée en lien avec météo France Toulouse, vise à projeter les impacts du réchauffement climatique sur notre territoire à l’horizon 2050-2100 afin d’en étudier les conséquences sur l’agriculture locale, et les leviers pour agir.
En effet, la surface des espaces naturels (les forêts et rivières) représente 78% du territoire de Beaume Drobie, et 18% de terrains agricoles sont également directement concernés par ces enjeux. D’ici à 2050, l’étude révèle entre autres une augmentation des températures de plus 4 degrés, avec des périodes de sécheresse plus longues, et des épisodes de pluies plus intenses (+48% en mars par exemple). Aussi, 57% du territoire est considéré par l’étude comme étant très sensible à la sécheresse, ce qui risque de considérablement affecter la production locale (changement de cultures ?) dans les prochaines années.

Lire l’étude ICI